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Fashion Week 2025 : une après-midi au Festival mode et culture sino-français au Centre culturel de Chine à Paris

Updated: 21 hours ago

Par Ava Hunziker


Tenues traditionnelles chinoises, tenues contemporaines et robots dernier cri ont offert un spectacle saisissant à l'occasion du défilé PSALTER au Centre culturel de Chine à Paris lors de la Fashion Week 2025
Tenues traditionnelles chinoises, tenues contemporaines et robots dernier cri ont offert un spectacle saisissant à l'occasion du défilé PSALTER au Centre culturel de Chine à Paris lors de la Fashion Week 2025

Une amitié et une opportunité inattendue


C’est un hasard, ou plutôt une amitié, qui m’a menée au Centre culturel de Chine à Paris lors de la Fashion Week 2025. Mon amie Lisa, photographe, y travaillait sur invitation de Mei Zhan, l’organisatrice du Festival mode et culture sino-français, dont la troisième édition s’est ouverte le 29 septembre 2025 dans la capitale. Nous avions rencontré Mei quelques mois plus tôt à Shanghai, à l’issue d’une exposition de peinture. Lisa effectuait alors son échange à l’Université Fudan de Shanghai, et je lui rendais visite. Pour la Fashion Week, j’ai voulu lui rendre la pareille en l’accueillant chez moi. Chaque matin, nous prenions le bus 63 ensemble : elle descendait au Centre culturel, et moi, à Sciences Po. Un mardi après-midi où je n’avais pas cours, elle m’a invité à assister à un défilé, une occasion idéale de découvrir le festival de l’intérieur.

Un lieu où la tradition dialogue avec la création


Situé sur les quais de Seine, face au Grand Palais, le Centre culturel de la Chine à Paris incarne à lui seul le lien entre héritage et modernité. Derrière sa grille, une cour-jardin s’ouvre, avec la reproduction d’un pavillon hexagonal de la Cité interdite et la statue de Confucius s’enquérant de la Voie auprès de Lao Zi. Deux bâtiments se font face : l’un, contemporain et épuré, abrite l’exposition permanente ; l’autre, un hôtel particulier au style classique, accueillait les défilés. Marbre, boiseries et lumière naturelle, tel était le décor pour l’édition 2025 du Festival mode et culture sino-français qui se veut un pont entre les industries chinoise et française de la mode.
 Son thème, « Mode, technologie et culture traditionnelle », explorait les dialogues entre savoir-faire ancien et innovation contemporaine à travers une semaine de défilés, expositions et masterclasses. L’objectif : inventer un langage commun où la tradition devient un tremplin pour le futur.

Après avoir visité le bâtiment contemporain, j’ai traversé la cour pour rejoindre l’hôtel particulier. L’escalier en marbre menait à la grande salle du deuxième  étage, composée de deux espaces reliés en forme de L. En attendant le début du défilé, j’ai observé l’installation lumineuse monumentale qui marquait les premiers mètres du parcours des mannequins.

La devanture du Centre culturel de Chine à Paris
La devanture du Centre culturel de Chine à Paris
Les photographes ajustaient leurs objectifs, certains cherchant les meilleures positions ; des journalistes prenaient des notes, tandis que le public, attentif, commentait à voix basse le dispositif. L’ambiance était à la fois concentrée et mesurée.

Les défilés du jour


Le défilé auquel j’ai assisté était celui de PSALTER, célébrant son 20ᵉ anniversaire au Centre culturel. Placée sous le thème « Psaumes du Moment », la collection prolongeait l’héritage classique de la marque tout en ouvrant, dans un style preppy et urbain, un nouveau chapitre : manteaux à carreaux signature, blazers, vestes en cuir, mailles colorées, superpositions audacieuses. À cela s’ajoutaient les motifs choisis spécialement pour le 20ᵉ anniversaire : rayures et losanges.

Photographie du défilé PSALTER
Photographie du défilé PSALTER
Le matin même, le Centre avait accueilli China Good Design, une plateforme réunissant des créateurs comme WIDS x Erakuang, Xuebao, Haofei Guo et Ruyue. Leurs pièces, souvent sculpturales, jouaient sur la déconstruction et les textures, combinant traditions artisanales et innovations textiles. Un contraste passionnant : le matin, l’expérimentation ; l’après-midi, l’élégance urbaine.

Backstage : la précision derrière l’élégance


Grâce à Lisa, j’ai aussi découvert les coulisses. Elle m’a expliqué qu’il existe plusieurs types de photographes : ceux qui couvrent les médias, soit les photographes de presse, et ceux, comme elle, chargés de documenter l’ensemble de l’événement : backstages, ambiance, préparation. Finalement, il y avait aussi des photographes mandatés par des marques, en particulier par une marque de lunettes connectées dont les égéries se distinguaient ainsi dans la foule. En tout cas, être photographe est un travail d’équilibre entre patience et instinct, rapidité et précision. Le soir après l'événement, il faut encore retoucher et finaliser les photos afin de les avoir prêtes pour les réseaux sociaux et la presse, où l’actualité se fait toujours plus rapide. 

Derrière la beauté d'un défilé, j'ai aussi découvert l'intense organisation en amont, avec les répétitions et le perfectionnement du timing afin de réussir à habiller, maquiller et coiffer les mannequins rapidement. Et petite anecdote : Lisa m’avait même montré des photos d’un robot humanoïde, assis parmi les invités, et costumé. Cet être d’acier et de soie représentait parfaitement le thème de l’année : la  manière ingénue par laquelle la mode chinoise allie l’innovation et la tradition.

Une expérience d’observation et d’ouverture


En quittant le Centre culturel ce soir-là, j’avais la nette impression d’avoir assisté à une forme de dialogue entre deux cultures créatives. Les échanges se faisaient naturellement en français, anglais et mandarin, reflétant la diversité des participants. La mode apparaissait ici non pas comme un simple spectacle esthétique, mais comme un espace d’échanges et de transmission. Entre Paris et Beijing, entre artisanat et innovation, cette édition du festival démontre combien la création peut devenir un terrain de rencontre et de compréhension mutuelle. 
 
 
 

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